Eucharistie

Le sacrement de l’Eucharistie est le 3e sacrement d’initiation chrétienne. Le mot « Eucharistie » signifie « action de grâces ». C’est le peuple qui rend grâce au Père, par son Fils, dans l’Esprit pour le don qu’il nous fait de sa Vie.

« L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne » (Vatican II Constitution sur l’Eglise n° 11)

C’est par l’Eucharistie que nous est donnée la Vie de Dieu, le Pain de la route. Recevoir le Pain de Dieu nous invite à partager notre pain avec nos frères en humanité. L’Eucharistie structure la vie chrétienne, elle la ponctue, elle est la respiration dans la vie spirituelle. C’est une actualisation de la Pâque et non pas sa répétition ou son simple souvenir. L’Eucharistie, ou la messe, est un rappel de la dernière Cène, de la mort et de la résurrection de Jésus Christ. (Source : eglise.catholique.fr)

Avant de recevoir l’Eucharistie pour la première fois il est nécessaire d’effectuer une préparation ; celle-ci sera différente suivant l’age de la personne qui désire recevoir ce sacrement.  N’hésitez pas à contacter le secrétariat qui transmettra votre demande.

Vivre l’Eucharistie :

Faire mémoire : non pas se souvenir de personnes ou d’ événements au passé, mais se laisser investir aujourd’hui par un événement du passé. Entrer dans le mouvement même du Christ qui donne sa vie et qui par sa résurrection donne la vie aux hommes. Communier à une vie qui se donne par amour.

Une mission : On a souvent traduit ces mot latins de l’ancien rituel « Ite missa est! » par « allez la messe est dite », alors qu’ils signifiaient « allez la mission commence! » Oui, lorsque nous sortons de l’office la mission commence, il s’agit de vivre au quotidien ce que nous avons reçu dans la célébration, il s’agit d’être la présence du Christ au milieu du monde, la tendresse de Dieu pour chaque personne rencontrée : quelle responsabilité ! Mais nous savons que nous avons reçu l’Esprit même de Dieu pour accomplir notre mission en Paix.

Un rassemblement : L’Eucharistie est un grand moment de rassemblement pour la communauté chrétienne en réponse à une invitation de la part de Dieu qui rassemble son peuple. » Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matthieu 18,20)

Un partage autour de deux tables : La table de la Parole : en écoutant les Écritures (textes de la Bibles) nous découvrons comment Dieu a aimé les hommes tout au long de l’histoire, mais plus particulièrement lorsque son Fils, Jésus, devenu homme a proclamé la Bonne nouvelle et donné sa vie pour que les hommes vivent d’une vie nouvelle.
La Table du pain et du vin : comme le dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe nous faisons cela pour annoncer la mort du Seigneur jusqu’à son retour. « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co. 11,23-26)

Une chose étrange ? La célébration de l’Eucharistie : savons-nous bien ce que nous faisons ?

La célébration de l’Eucharistie apparaît comme une donnée étrange dans notre culture ; elle nous vient de si loin dans l’histoire !
Nous savons ce qu’est un repas ; mais ce repas du Seigneur est quand même tout à fait particulier ; il ne rassasie pas notre corps, mais il nourrit notre âme. Il est aussi un sacrifice, mais notre culture ne connaît plus de repas sacrificiel.
On y fait des lectures tirées de vieux livres et la symbolique nous vient d’autres horizons.
On a donc besoin de tout un arrière-fond de culture judéo-chrétienne pour comprendre la messe.
Pour couronner le tout, l’essentiel de la célébration n’est pas visible à nos yeux ; on voit bien quelque chose, mais pas le principal. Loin de là !
Les pèlerins d’Emmaüs, pour leur part, avaient un bagage pour comprendre ce qui se passait, le soir de Pâques.
Pour reconnaître Jésus à la fraction du pain, ils disposaient de leur mémoire. Ils avaient le souvenir vivant de ce qui concerne “Jésus de Nazareth” ils l’avaient vécu en live. Mais pas nous. Malgré toutes ces connaissances antérieures, Jésus a dû “leur expliquer dans toutes les Ecritures ce qui le concernait”. Il leur communiqua l’essentiel de la foi, de même que l’espérance et la charité. Pour ce faire, il fit longuement route avec eux, et les entretint sur le chemin.

Pourquoi l’Eucharistie est-elle là ?
Dieu a voulu être là pour nous, parmi nous et en nous.
Pour nous, car il nous a créés ;
Parmi nous, car en Jésus, il est venu et a marché parmi nous ;
En nous, car son Fils est devenu pour nous nourriture et boisson.

L’Eucharistie existe parce que Dieu nous aime, et que l’amour veut se faire chaque jour plus proche de l’être aimé.
On peut rassembler toute une documentation sur l’Eucharistie, étudier toute la liturgie de la messe, préparer soigneusement la célébration et la mener avec goût et précision,
la véritable compréhension n’est pas là !
L’Eucharistie est un mystère d’amour
Le coeur y est nécessaire.
On ne comprend l’Eucharistie que lorsqu’on commence à l’aimer.

Bien des gens s’exclament : “Cela ne me dit rien ; je n’y comprends rien, et cela ne me passionne pas”.
Mais ce qui rend l’Eucharistie passionnante est d’abord à chercher dans le coeur des croyants, plus que dans la liturgie et sa mise en oeuvre.

ll y a des Eucharisties où il ne se passe rien de spécial ; elles sont cependant très chargées, intenses et chaudes.
Cela tient à “l’architecture intérieure” de la communauté rassemblée, à ce qu’elle ressent et à ce qu’elle fait avec coeur, plus qu’à “l’architecture extérieure” de la mise en forme.

A première vue, la célébration eucharistique semble être un agglomérat accidentel de choses très diverses : On y chante, on écoute des lectures, on prie, on se met en procession, on échange un geste de paix, et l’on communie. Tout cela sans ordre apparent. Quel est le fil rouge ? Où se trouve la ligne directive de cette succession d’éléments de toutes sortes ?

Ce qui frappe dans la Bible, c’est que Dieu prend son temps pour s’approcher de nous. Il ne se livre pas totalement dès le départ ; il tisse une histoire avec nous, et fait montre de patience.
C’est comme un oiseau qui se tiendrait, en hiver, devant la fenêtre ; il doit s’habituer à notre présence, et nous ne pouvons nous en approcher que très patiemment.
Tout amour véritable, d’ailleurs, prend son temps ; il n’arrive que lentement à son sommet.
Il en va de même de l’Eucharistie. La célébration est un lent mouvement de croissance amoureuse de Dieu vers nous et de nous vers Dieu. Le chemin de l’amour, la route de l’amour connaît quatre étapes :
La première étape consiste à faire connaissance : Qui donc se trouve là devant moi ? C’est l’ouverture de la célébration.
L’homme s’avance avec hésitation devant Dieu ; Il prend conscience de ce qu’il est, et de ce qu’est Dieu. C’est l’acte pénitentiel.
Nous nous sentons reçus par lui ; nous pouvons alors nous approcher et chanter le Gloria qui relie ciel et terre : Suit la confrontation : c’est la Liturgie de la Parole.
Dieu prend la parole pour s’exprimer. Lui seul peut dire qui il est. Cette Parole n’est pas toujours facile à accueillir mais nous nous laissons instruire et nous lui répondons par le psaume et la profession de foi.
Le troisième temps est celui du dialogue intime de coeur à coeur : c’est la prière eucharistique Il ne s’agit plus ici d’annonce et d’enseignement. On s’adresse à Dieu, dans la prière.
La dernière étape constitue le sommet du chemin de l’amour : la communion. Car nous touchons ici le Corps du seigneur lui-même. “Quand nous communions, ce n’est pas nous qui mangeons le Christ ; c’est lui qui nous mange”. Comprenez-vous ce que vous faites ?

Texte publié dans Pastoralia de janvier 2005.
Cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles